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Communiqués de presse

Droit de vote à 16 ans : la commission veut empêcher les jeunes de participer à la vie politique

La Commission des institutions politiques du Conseil national n'approuve une nouvelle fois pas l'initiative parlementaire (19.415) déposée par la conseillère nationale Sibel Arslan sur le droit de vote à 16 ans et recommande à son conseil de rejeter l'objet. Et ce, bien que le Conseil national se soit déjà prononcé à trois reprises en faveur du traitement de cette demande ! Le Conseil suisse des activités de jeunesse (CSAJ) et Pro Juventute regrettent vivement cette décision et demandent au Conseil national, contrairement à sa commission, de donner un signe en faveur de la jeunesse et de la démocratie.

L'initiative parlementaire intitulée "Donner une voix aux jeunes. Le droit de vote et d'éligibilité pour les jeunes dès 16 ans, premier pas vers une vie politique active" a été déposée en 2019 et a d'abord été approuvée par le Conseil national et la Commission des institutions politiques (CIP) du Conseil des Etats. Aujourd'hui, elle a échoué pour la quatrième fois à la CIP du Conseil national. Une décision extrêmement décevante pour de nombreuses*x jeunes qui se battent pour leurs droits de participation politique et une occasion manquée de renforcer notre démocratie.

L'engagement politique des jeunes est élevé, et ce avant même d'avoir atteint l'âge de 18 ans. Cela se traduit par exemple par la croissance des jeunes partis ou par les activités accrues des parlements des jeunes. L'intérêt politique et l'aspiration à participer à la vie politique, à l'organisation et à la prise de décision sont donc évidents.

L’âge moyen des électeur*rices se voit augmenter, parallèlement à celui de la population en raison des évolutions démographiques. Si l'âge du droit de vote reste fixé à 18 ans, l'âge moyen des électeur*rices passera à plus de 60 ans d'ici 2035. Cela entraîne des distorsions dans les décisions politiques, dont les conséquences sont souvent supportées par la jeune génération (p. ex. prévoyance vieillesse, politique environnementale et énergétique). Ainsi, il est important de donner une voix aux jeunes dès 16 ans. En effet, "la démocratie ne fonctionne que si une grande partie de la population peut participer. Avec le droit de vote à 16 ans, nous faisons un grand pas vers cet objectif et prenons au sérieux les préoccupations de la future génération", déclare la conseillère nationale Sibel Arslan.

Les initiatives actuellement en suspens dans sept cantons (Argovie, Bâle-Ville, Soleure, Tessin, Grisons, Appenzell Rhodes-Extérieures et Lucerne), qui visent à abaisser l'âge du droit de vote, montrent que la demande de renforcement de la démocratie par un élargissement est de plus en plus présente. Dans le canton de Glaris, le droit de vote à 16 ans fait même ses preuves depuis 2007 et permet de rajeunir la communauté nationale. D'autres pays européens et latino-américains ont également introduit depuis longtemps différentes formes de droit de vote à 16 ans, avec succès : une analyse comparative de cinq pays montre que la participation électorale a globalement augmenté dans les pays qui ont abaissé l'âge du droit de vote à 16 ans (Franklin, 2020). De plus, selon Vehrkamp et al. (2015), avoir le droit de vote renforce l'intérêt politique. Les jeunes sont ainsi renforcé*es dans leur capacité de décision et peuvent devenir des citoyen*nes responsables.

Le CSAJ et Pro Juventute demandent maintenant que le Conseil national nouvellement composé donne dès le début de la législature un signal en faveur de la participation politique des jeunes et du renforcement de la démocratie et qu'il se prononce contre la recommandation de sa Commission des institutions politiques.